Elle n’a jamais cessé d’aimer Otis Redding. Sa ville n’a jamais cessé d’avoir besoin de lui. 3j3g4m

🎶 2022-04-17 16:06:08 – Paris/.

Tels sont les contours de la plus grande histoire d’amour contemporaine de Macon. Mais depuis des décennies, il incombe également à Mme Redding de gérer une autre histoire d’amour, celle-ci impliquant son mari et Macon lui-même. En proie à la pauvreté et tourmentée par les fantômes de la ségrégation, la ville natale de M. Redding, un ancien centre de coton à 85 miles au sud-est d’Atlanta, a longtemps considéré le chanteur de soul comme un symbole d’unité, présentant son histoire de succès afro-américain comme le meilleur de ce que pourrait être la ville. Depuis des années, un portrait du musicien trône en bonne place à la mairie de Macon, comme si l’interprète de « I’ve Been Loving You Too Long » était un père fondateur.

Aujourd’hui, Mme Redding prépare ce qui sera probablement le projet suprême de sa vie : un complexe éducatif de 9 000 pieds carrés que l’association familiale à but non lucratif, la Fondation Otis Redding, prévoit de construire au centre-ville. Mme Redding a fait don de 1 million de dollars pour acheter la propriété. La nouvelle maison de l’Otis Redding Center for the Arts sera un lieu où les enfants pourront apprendre, pratiquer et se produire, avec des bourses pour les étudiants pauvres – une machine, si une telle chose est même possible, pour produire plus d’Otis Reddings.

Après la mort de son mari en décembre 1967, Mme Redding se retrouve, à 25 ans, terrifiée et en deuil, sans diplôme d’études secondaires et chargée d’élever les trois jeunes enfants du couple. Ces jours-ci, les habitants l’appellent la reine. Le titre honorifique lui convient à bien des égards – notamment à cause de son calcul, au fil des décennies, que la famille Redding devrait être profondément impliquée dans la vie civique de Macon tout en flottant au-dessus de sa politique et de ses petits griefs, en accord avec la musique de son mari, qui était à la fois apolitique et universellement aimé.

Dans une récente interview, Mme Redding, une petite femme à l’esprit vif et à la langue parfois salée, a noté avec fierté que le nouveau centre des arts se trouverait sur Cotton Avenue, au cœur du quartier historique des affaires noires de la ville. Une statue en bronze de M. Redding au centre se tiendra à trois pâtés de maisons d’une imposante statue confédérée.

Si Mme Redding voit la statue de son mari comme une réplique au monument confédéré, elle ne le dit pas. Elle peut aussi être évasive lorsqu’on lui demande ce que c’est que de lui manquer. Pour tenir le chagrin à distance, a-t-elle dit, elle garde sa mémoire proche avec une mer de souvenirs – dans l’ancien ranch du couple et dans les bureaux de la Fondation Otis Redding – même si parfois elle l’imagine vivant et vieillissant avec elle.

SOURCE : Reviews News

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