📱 2022-04-08 04:24:21 – Paris/.
9 avril 2022
IL Y A QUINZE ANS, Steve Jobs annonçait trois nouveaux produits : un lecteur de musique, un téléphone mobile et un communicateur Internet. Alors que le patron d’Apple de l’époque faisait sa présentation, son auditoire s’est lentement rendu compte que les trois produits n’étaient en fait qu’un seul gadget : l’iPhone. Cue des applaudissements, signale la renaissance d’Apple et signale une nouvelle ère technologique alors que le smartphone a déé le PC de bureau en tant que centre de l’informatique personnelle.
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Aujourd’hui, même M. Jobs pourrait être surpris par le nombre d’utilisations trouvées pour son appareil polyvalent. Le petit écran est venu gérer les opérations bancaires, le réseautage, la lecture de cartes, les jeux et bien plus encore. Apple et d’autres fabricants de téléphones se sont enrichis non seulement par les ventes de matériel (d’une valeur de 530 milliards de dollars l’an dernier), mais aussi en contrôlant ce qui se e sur la plate-forme, des magasins d’applications (qui ont rapporté 135 milliards de dollars) aux publicités mobiles (d’une valeur de près de 300 milliards de dollars).
Pourtant, il y a de plus en plus de preuves que l’ère des smartphones est en train de s’estomper. Les ventes de téléphones sont en légère baisse depuis 2016, car une amélioration technologique plus lente a conduit les gens à se mettre à niveau moins souvent. Dans les pays riches, déjà saturés, la baisse est particulièrement marquée. Les innovateurs et les investisseurs technologiques sont donc à la recherche de la prochaine grande chose, dans l’espoir de gagner non seulement un marché de matériel juteux, mais aussi le potentiel de contrôler la plate-forme sur laquelle tout se déroule.
La grande idée actuelle est celle des casques de réalité virtuelle (VR), stimulée en partie par les blocages pandémiques. Plus prometteuses, mais plus éloignées, les lunettes pour découvrir la réalité augmentée (RA), dans lesquelles l’infographie se superpose au monde réel. La plupart des grandes entreprises technologiques américaines – parmi lesquelles Apple, Google, Meta et Microsoft – ainsi que des géants asiatiques comme ByteDance (le propriétaire chinois de TikTok) et Sony, développent ou vendent déjà des casques VR ou AR. Ce qui était jusqu’à présent un marché de niche est sur le point de devenir très encombré.
Toute prétention d’avoir découvert la prochaine grande plate-forme mérite la prudence. Il y a eu beaucoup de faux départs. Les tablettes ont été proclamées rivales du smartphone, mais Apple gagne toujours six fois plus d’argent en vendant des iPhones qu’avec des iPads. Les maisons intelligentes étaient considérées comme une autre méga-plate-forme possible, mais jusqu’à présent, Alexa et ses semblables servaient principalement de juke-box et de minuteries. La technologie embarquée est une autre plate-forme qui s’est avérée utile et précieuse, mais qui ne menace guère de devenir le centre de la vie numérique de quiconque. Il est facile d’imaginer que les casques, qui sont maintenant principalement utilisés pour les jeux, se retrouvent coincés dans un créneau similaire.
Ce qui semble être en cours, cependant, est un mouvement progressif des consommateurs vers une constellation de nouveaux appareils portables. Ceux-ci incluent des écouteurs intelligents à commande vocale, qui peuvent er des appels, lire des messages et plus encore, et des montres intelligentes, qui gèrent la planification, la navigation et la forme physique. Une gamme croissante de gadgets de technologie de la santé mesure tout, de la glycémie aux habitudes de sommeil. En Amérique, les ventes unitaires de ces « wearables » sont déjà proches des ventes de smartphones.
Ces gadgets ressemblent plus à des accessoires pour le téléphone qu’à des remplacements. Mais à mesure que l’informatique s’éloigne de la poche pour se tourner vers les poignets et les oreilles, une part croissante de l’attention et des dépenses des consommateurs s’éloigne également du téléphone. À mesure que les lunettes VR et AR deviennent plus légères et moins chères, elles pourraient constituer la partie la plus puissante du cluster portable.
Les gens ne sont pas sur le point d’abandonner leurs téléphones, pas plus qu’ils n’ont jeté leurs ordinateurs portables il y a dix ans. Mais comme ils interagissent plus souvent avec des écouteurs ou, bientôt, des lunettes, ils seront plus nombreux à utiliser leur téléphone comme une sorte de back-office, principalement là pour fournir du muscle de traitement pour d’autres gadgets. Comme les puces deviennent encore plus petites, les téléphones peuvent ne pas être nécessaires même pour cela.
Ne vous attendez pas à ce que tout cela se produise tout de suite. Les téléphones compatibles Internet ont été lancés à la fin des années 1990 et n’ont pas réussi à s’imposer dans les bureaux extérieurs. Les casques AR – encombrants, coûteux et jusqu’à présent utilisés uniquement dans l’industrie – sont à un stade similaire. Pourtant, lorsque des points de basculement technologiques sont franchis, les choses peuvent changer rapidement. Quatre ans après que M. Jobs a présenté son iPhone, les ventes de smartphones ont déé tous les ordinateurs portables et de bureau dans le monde. Le dernier grand espoir de la Silicon Valley est toujours en chantier. Mais si et quand le bon produit apparaît, l’avenir peut arriver très rapidement. ■
Cet article est paru dans la section Leaders de l’édition imprimée sous le titre « Après le smartphone«
SOURCE : Reviews News
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